Comment retrouver la sécurité et sortir du contrôle

Je reçois une personne dont le mécanisme de protection principale est le contrôle. Son frère est mort 1 ans avant sa naissance, elle s'est toujours dit : "je vivrai et contrôlerai tout pour ne jamais mourir", inconsciemment elle le promet à ses parents. S'en suit alors 33 ans de vie de contrôle, de tension, rien ne lui échappe. Elle est épuisée. On lui dit souvent "lâche prise, take it easy". Mais dès qu'elle essaie, c'est la panique, elle sent son corps au bord de la crise d'angoisse.
Je lui propose d'aller ensemble rencontrer la petite fille qu'elle était, celle qui a mis en place le contrôle, celle qui a voulu la protéger, celle qui n'a pas eu d'autre choix pour avancer.
Dans cette visualisation, on part de son corps, de ce qu'elle ressent. Elle la voit seule, en pleurs, elle a 4 ans. L'adulte qu'elle est sent l'élan d'aller la consoler. Et d'un coup, angoisse, elle n'arrive plus à respirer, se dissocie. Incapable de reprendre la scène.
On voit ici la limite de la volonté, même bienveillante. Y aller en force ne fonctionne jamais, au contraire cela renforcer le mécanisme de protection.
Je lui explique que se laisser aller à l'étreinte, cette détendue douce et enveloppante, c'est aller au delà de sa protection. Ce franchissement est à la vie à la mort pour son système nerveux qui n'a connu que le contrôle et la solitude. Il faut y aller sans brusquer, en douceur comme un animal sauvage qu'on apprivoise chaque matin un peu plus. Et c'est OK. Sa part protectrice est forte, elle lui a permis de tracer son chemin toutes ces années. D'où la nécessité d'y aller pas à pas, en intégrant chaque étape pour la rassurer avant d'aller plus loin.
Le changement lié à une part de soi surprotectrice qui a du mal à s'ouvrir et à recevoir ne se fera jamais dans la force et la précipitation. Tout l'enjeu, c'est de montrer au système nerveux qu'il peut sortir de la survie, que le danger d'autrefois n'est plus.
Que l'adulte n'est pas démuni comme pouvait l'être l'enfant à l'époque.
Et cela prend du temps, de la patience.
La réassurance, devenir, pour soi-même, le parent qu'on a jamais eu et qu'on aurait aimé avoir. C'est ce vers quoi je vous accompagne.
Coline