De la sensibilité
Et si l'hypersensibilité était en fait l'état primordial, l'état de base de tout être humain ? Et si cette sensibilité était tout à fait "normal", et que nous avions forgé au fils des années, des générations peut-être, des carapaces anesthésiantes pour nous en protéger ?
Et si cette caractéristique sidérante était devenue si ancrée qu'elle s'était inscrite dans notre ADN, en modifiant nos gènes, laissant émerger seul quelques rescapés (les hypersensibles) ?
Et si par ce même processus épigénétique nous pouvions retrouver cette sensibilité, nous retrouver, et renouer par là même avec la beauté et le sacré du vivant ?
Et si la vie c'était justement apprendre à vivre au travers de cette sensibilité ? Juste pour l'expérimenter, expérimenter ?
Non pas s'identifier, coller une énième étiquette, simplement sentir le flux de la vie à travers soi dans toute sa multiplicité, au service de ce qui s'exprimer à travers nous, de ce qui fait notre couleur, notre unicité, guidé par l'intuition, la vie qui sait ?
Car sans cette sensibilité, nous sommes littéralement coupés de cette intelligence vivante. Nous croyons alors être une petite personne, seule à se battre dans la nuit noire, devant résoudre des problèmes insolubles.
De la sensibilité, c'est savoir écouter, entendre, palper, goûter, humer, toucher, encore plus finement, plus subtilement, tous les messages de la conscience hors espace temps venue expérimenter le vivant. Capter l'information de l'invisible via le cœur, comme une antenne érigée vers l'infini du cosmos.
Comme le dit si justement Osho, la sensibilité c'est oser être touché dans tous les sens du terme :
"Des milliers de gens ont décidé d'arrêter d'être sensibles.
Ils ont cultivé d'épaisses carapaces autour d'eux juste pour éviter d'être blessé par quelqu'un.
Mais c'est cher payé.
Personne ne peut les blesser,
mais rien ne peut les toucher non plus."