Expérimenter le champ de tous les possibles
Je vais parler ici de certains concepts, non pas arguer ceci est bien, ceci ne l'est pas, cela est juste, cela ne l'est pas, mais pour donner une autre vision, un autre angle de vue, tout aussi plausible, tout aussi possible. Histoire de casser certaines vérités jamais remises en questions 🙂 Tout ce que je vais dire part de vécu, de mon vécu.
Je voudrais dans un premier temps revenir sur le concept d'élèvation de fréquence associée à son état intérieur. Dans les basses fréquences, il y aurait la peur, le chagrin, la culpabilité, la honte, puis plus on augmenterait sa fréquence plus on irait vers des états de paix, de joie, d'amour, voir la phase ultime: l'illumination. Une telle hiérarchie est à mon sens source de grande souffrance. Cette vision linéaire est comme une injonction à la perfection, à un but à atteindre dans un future plus ou moins lointain.
Et si on y arrivait pas, serait on des ratés, des inférieurs qui n'auraient pas eu suffisamment de volonté et de clairvoyance? Peut on nous , humain, avoir le contrôle sur un tel processus et l'influencer?
Je ne dis pas que tout est faux mais qu'il y a de multiples possibilités proposés par la vie, et que finalement tout serait possible.
Voici ce que j'ai vécu et que d'autres ont pu également vivre, différemment: et si l'illumination pouvait se produire au coeur de la souffrance, de la peur, du chagrin et de la culpabilité? Et si, dans ces soits disantes basses fréquences, contre toutes attentes, elle pouvait se révéler ? Car oui, c'est bien au milieu de ces émotions et états d'êtres "inférieurs" que je l'ai connu. Quand j'étais au fond du trou comme on dit, au plus profond de ma souffrance, quand l'abandon y était total, quand j'ai cru que la vie m'avait abandonné, quand j'ai embrassé ces états complètement, quand je les vivais entièrement, quand ma personne et mon mental ont totalement lâché prise, quand je me suis effacée face à la vie et ce qui était là dans l'instant : la peur, le chagrin, le désespoir, l'impuissance et la culpabilité.
A ce moment là, c'est comme si je n'avais plus rien réfréné ni défendu, rien retenu ni contrôlé, la lumière a eu la possibilité de pénétrer au travers de mes milliards de fractures (ce que je ressentais physiquement en cet instant), de les agrandir jusqu'à ce qu'elles deviennent géantes, béantes, de les faire toutes exploser pour qu'y jaillissent encore plus de lumière. Et j'ai vu cet amour incommensurable derrière les plus atroces de mes blessures, j'ai pu toutes les com-prendre, il n'y avait plus de différences entre ce qui faisait du mal et ce qui faisait du bien, j'ai pu voir toute la souffrance que les hommes s'infligent entre eux, à différentes échelles et différents niveaux, et tout l'amour qu'il y avait en arrière plan, tout ce qui criait d'amour juste là, à côté, au plus près - et il y en avait terriblement -, je voyais les 2 facettes de la pièce en même temps, j'ai tout saisi, c'était fulgurant ! Fulgurant de paix, de silence, de lumière et d'amour, infini. C'était vivant, c'était plein de vie, il y avait littératurement trop de vie. Je baignais dans l'unité, c'est tellement joyeux et triste, magique et tragique, il y avait tellement d'humilité et de sagesse, de force et de faiblesse. Je voyais la globalité de ce qui se joue à l'échelle de l'humanité soudainement, à l'état brut, à l'état pur. C'était beau, mon cœur explosait. Toutes les barrières, toutes les croyances, tous les jugements, toutes les idées se sont éffondrées en une fraction de seconde.
Cela pourrait s'apparenter à l'illumation (je dis cela après coup, bien longtemps après. Dans l'instant et les semaines suivantes, il n'y avait pas de mot possible). Et pourtant j'étais au coeur de ces basses fréquences où cela n'aurait normalement jamais dû se produire. Et pourtant je n'ai rien voulu ou souhaité, même pas le lâcher prise associé.
Disons qu'à présent je ne mettrais pas d'échelle linéaire d'évolution entre augmentation de sa frèquence vibratoire et son état intérieur, mais plutôt un cercle où les plus hautes et plus basses fréquences se rejoigneraient.
Ou alors, tout serait carrément possible, dans tous les sens, à tous les niveaux, similtanément et séparément et de manière totalement inattendu. Car oui, loin de moi était de savoir qu'en étant de un tel état je vivrais une expérience aussi exceptionnelle! Tout est possible lorsque l'on attend rien. Tout est possible quand ca reste ouvert. La vie n'a pas le sens de l'évolution linéaire tel que nous l'entendons, peut on même influencer et rend possible cela consciemment ? Je ne le crois pas.
La deuxième chose dont je voudrais parler ici est la loi d'attraction, une idée très très présente et bien ancrée pour avoir la main mise sur ce que l'on voudrait voir apparaître dans sa vie. Comme si on obtenait ce que l'on désirait à la force de notre volonté, à coup de visualisation et de vision board (parfois cela fonctionne, je ne dis pas le contraire). Ou encore de ce que l'on est ce qui revient à dire encore une fois, attention colère, chagrin, peur, culpabilité vous êtes interdits et contre mon chemin d'évolution ! Surtout, je ne dois, devrais pas vous vivre !
Alors imaginer une seconde, alors que vous ne connaissez rien, n'attendez rien, ne visualisez rien, un jour la vie vous propose quelque chose, comme ca pour rien comme un cadeau servi sur un plateau d'argent? Imaginez que vous n'aviez rien demandé, et que cela arrive comme cela vers vous? Imaginez que peut-être oui vous espériez quelque chose mais que cela dépasse totalement l'entendement et la possibilité d'une quelconque visualisation puisque cela vous était complètement inconnu, niet, nada, aucune idée, hors du champs de l'espérance et du désir, jusque là inimaginable donc inimaginé? Et s'il n'y avait rien à faire et encore moins de volonté? Et si la vie savait déjà pour vous ce qui vous correspondait le mieux, au delà de toutes attentes et visualisations? Et si ca se faisait, justement quand vous lui laissiez la place, toute la place, sans forcer, ni contrôler? Et si la vie était ce champs où tout est possible, vraiment possible, dans tous les sens et au delà de ce que l'on pourrait anticiper, concevoir, imaginer, donc conçu à partir du connu? Si c'est inconnu, on ne peut même pas se l'envisager ou le visualiser!
Pour cela, s'il suffisait simplement un instant de s'effacer, dans le sens laisser la grande intelligence de la vie agir à travers vous sans barrière ni retenue? Attention, je ne suis pas en train de dire qu'il faille rester dans son canapé à entendre (quoi que pourquoi pas parfois), c'est la volonté personnelle qui doit laisser sa place, se mettre à l'écoute de l'élan, être receptif à ce qui se présente, à ce qui vient dans l'instant et à ce qui a envie d'y répondre ou pas, pas pour quelque chose ou à cause de telles peurs ou telles injonctions, juste parce que c'est fun, parce qu'on le sent, parce qu'il y a un pourquoi pas, une ouverture.
C'est dans ces moments d'abandon de volonté personnelle, de pures sorties de croyances, quand justement on se dit j'ai déjà tout perdu (l'ego a déjà tout perdu car la vie est toujours là elle, nous sommes la vie dans chacune de nos cellules), quand on répond à ce pourquoi pas, cet élan interne, quand on ouvre un peu plus grand, c'est à cet instant que tout devient possible, que la vie est champs de tous les possibles, loin de la linéarité évolutive du mental. Tout est alors inattendu et extraordinaire, laissant place à l'émerveillement. Et c'est comme cela que des tournants à 360° peuvent se faire, je l'ai vécu ainsi. Je n'ai rien lâché de ma confiance et de cet élan, j'ai lâché le contrôle et le connu du mental, ma volonté personnelle s'est mise au service du plus grand. Et on constate alors que tout est cadeau, la vie est ce cadeau.
Et cela ne veut pas non plus dire qu'il n'y aura plus d'effort à donner, dans le sens d'un travail et d'actions à poser. Mais cela se fera sans effort intérieur, l'effort sera fourni sans force et sans tension. Il y aura également encore tous les états d'âme et d'être, même après l'illumination car tout est possible et la vie nous surprend aussi en sens inverse. Car oui pourquoi se réjouir quand la vie nous surprend dans la joie et l'amour et lui interdire l'accés quand elle nous surprend dans la peur et le chagrin? Pour elle tout est neutre, tout est autorisé, elle fait seulement des expériences. Savoir que cela ne va pas durer, que tout est juste et parfait à un autre niveau, que rarement on peut l'entrevoir, ou quelquefois seulement après coup. Plus on accepte cela, plus on accueille ces hauts et ces bas, moins ca apparaitra dans notre champs d'expérience, car ce qui est compris et englobé n'a plus besoin de s'expérimenter. Comme si, en fait, la liberté absolue consistait à obéir à cet élan de vie en nous, au divin de la vie qui s'exprime à travers nous.
N.B.: Précision, il ne s'agit pas de s'engluer dans un état particulier et de laisser le mental l'entretenir de sorte à voir la vie par des oeillères très étroites. Il s'agit plutôt de laisser tous les états possibles nous traverser, tous les autoriser.