Être né et l'incarner
«La vraie lumière vient de ce que l'on ressent. Un enfant, même privé de mots, comprend ce que disent les grands : il regarde les visages, entend les inflexions des voix. Si on lui ment, il le sent ; si on lui dit la vérité, il le sent ; si on est bienveillant envers lui, il le sent. Ce savoir n'est pas explicable mais il nous porte tout au long de notre vie. C'est une intelligence muette que la vie a d'elle-même.» - Christian Bobin
Dès les premiers instants de vie, dès la conception, une forme de conscience est là, bien en amont de l’intelligence rationnelle du cortex néofrontal qui nous permet de raisonner et d’avoir des souvenirs.
Le fœtus en formation fait partie intégrante du corps de la maman, il est littéralement le corps de sa maman et se nourrit de tout ce qui circule dans son sang via la cordon ombilical, ingère toute nourriture sans filtre, qu'elle soit physique, biochimique ou mécanique.
Même en l’absence d’organes des sens développés, notre conscience capte, enregistre et évalue toutes les informations dans l’utérus et dans l’entourage immédiat de la maman. Baignant dans son environnement émotionnel, le fœtus engramme dans sa mémoire corporelle tous les évènements qu’elle peut vivre, en lien ou non avec lui.
Les conditions de sa naissance ont également un très fort impact psycho émotionnel et somatique dans sa future vie. Selon s’il y a eu ou pas intervention de l’extérieur et dans quelle condition (accouchement spontané ou déclenché, prématuré, voie naturelle ou césarienne, présentation en siège, souffrance fœtale, forceps, ..) , selon l‘ambiance familiale à ce moment là, les attentes des parents, leurs joies, leurs déceptions, leur implication et leur présence.
A la naissance, le vécu physique et psychique de la maman a aussi une grande importance (souffrances, déchirures du périnée, séquelles et handicap, ..) en induisant parfois chez bébé d’immenses culpabilités qu’il portera toute son existence générant de puissants non droit à prendre sa vie pleinement.
En effet, en l’absence de compréhension, l’embryon ou le foetus interprète à sa manière (limitante) l’évènement douloureux et en fait une croyance.
Le bébé est égocentré et prend tout ce qu'il ne comprend pas comme un fait lui revenant: s'ils sont joyeux, c'est à cause à moi, s'ils sont malheureux c'est aussi à cause de moi. Car une émotion captée doit être intégrée dans un schéma pour justifier son existence, qu'il soit véridique ou imaginaire.
Et ce ne sont pas les faits qui importent réellement, mais l'interprétation qu'en fait le bébé par le ressenti de son corps.
« je ne suis pas capable », « je ne peux pas choisir » « je n’ai pas le choix », « je ne mérite pas l’amour », « je dois rester tout petit », « je dois être bien sage, ne pas faire trop de bruit, car déjà que je n’étais pas désiré alors ne pas en rajouter », « maman est triste parce que mon grand frère est décédé, je me dois d’être tout le temps joyeux, je n‘ai pas le droit de pleurer », « papa voulait un garcon, tout ce qui touche au féminin doit se taire », « je ne peux jamais terminer ce que j‘ai commencer, je ne peux pas y arriver seul », etc. sont quelques exemples de croyances et barrières qui peuvent se mettre en place durant la vie in utéro et à la naissance.
Les souffrances vécues sont parfois si fortes que le bébé n’a d’autre solution que de mettre en place des stratégies de survie telles que : se couper d’une partie de ses ressentis ou de ses pensées ; décider qu’il se débrouillera tout seul ; mettre en place des programmes pour tenter d’être aimé ou reconnu, comme par exemple : se faire tout petit, répondre aux besoins de ceux dont il cherche l’attention (tout en niant ses propres besoins), devenir parfait, se dépêcher, être fort, travailler dur pour être reconnu.
La Kinésiologie Périnatale ne s’adresse pas uniquement aux femmes enceintes ou désirant un enfant, bien au contraire, elle s’adresse à tous car nous sommes tous nés !
Tout ce qui nous empêche et nous entrave dans nos vies, et dont nous ne connaissons pas l‘origine ni le pourquoi de nos réactions/attitudes s'est bien souvent mis en place lors de la vie intra utérine et à la naissance. Des mémoires transgénérationnelles peuvent également s‘y greffer et commencer à s‘exprimer (épigénétique).
La Kinésiologie Périnatale permet de mettre en lumière ce genre de croyances qui ont structuré bien souvent toute notre vie. Elle permet également d’accéder et d’ouvrir à d’autres possibles disponibles, à d’autres façons de voir et d’appréhender la vie, à réorienter notre champ d’action et à réinformer la mémoire de nos cellules „ je ne suis pas obligé de réagir ainsi, je peux faire autrement, j‘en ai le droit, je n‘ai pas à tenir cette loyauté familiale“.
Loin de vouloir culpabiliser les mères, il s‘agit d‘un processus inhérent à la vie´. Il faut savoir qu‘il n‘est jamais trop tard et que la parole est un puissant catalyseur de guérison.
Tout ce qui a pu se passer, lorsque cela est mis en lumière, permet de nous révéler à nous mêmes et d‘incarner ainsi pleinement dans notre vie ce que nous sommes, de l‘offrir comme cadeau au monde!
« Ma mère a crée l‘ambiance pour moi, sans laquelle je ne serais pas qui je suis. La maternité n‘est pas biologique, mais une inclusion inconditionnelle.» - Sadhguru