Le Chemin de la Conscience pour Gai-Rire
Récemment je me faisais la remarque, mon dos est contracturé au niveau de chacune de ses vertèbres, depuis toujours. Comme si, moi, de mon vivant, j'avais vécu un grand traumatisme, une guerre, une génocide, un attentat. En tout cas, quelque chose d'éminemment stressant. J'ai eu jusqu'à présent une vie plutôt tranquille, sans véritables gros défis, à part celui de me détacher des croyances de mon enfance et d'aller au plus près de ma vérité (encore en cours et parfois bien hard, ce n'est pas à nier).
Malgré ces quelques traumas inhérents à toutes êtres humains, force est de constater : l'état de mon dos ne correspond pas du tout à son vécu !
Mais ce ne sont pas là que mes propres blessures, je porte celles des générations avant moi, générations qui n'ont pas réussi à s'en libérer.
Je repense alors à cette étude sur les rats (reportage diffusé sur Arte il y a quelques années) et la présence de marqueurs de stress sur 5 générations lorsque la première a été soumis à un stress important. 5 générations ! (maintenant il paraît que c'est même 7)
Souvent, nous glorifions nos aieuls d'être sortis de situations périlleuses (guerres, exodes, etc). Certes, mais ils n'ont pas toujours été capables de les dépasser au niveau psycho somato émotionnel et nous en récupérons le fardeau. Alors que notre vie a plutôt été apaisée, nous nous demandons pourquoi nous sommes si anxieux, stressés, stessables, peureux, etc. C'est le prestigieux bagage de nos aieuls qui ont traversés les événements de leur vie avec force sans s'occuper ni de leur corps ni de leur intériorité. Évidemment, il n'y a pas de "faute" à rejeter, ils ont fait ce qu'il ont pu avec ce qu'ils avaient : la survie avant tout.
La vie serait alors un continuum de magma matière qui essayerait de se libérer au fils des générations de ses nœuds, de ses boucles de figment, là où la vie n'a pas pu circuler à un moment donné.
L'âme, ou la fenêtre de conscience, lorsqu'elle intègre cette réalité, arrive dans une lignée au milieu de tout cela. Elle peut alors le prendre personnellement : qu'est ce que c'est que ce bazar ? Que viens je faire ici ? C'est quoi cette étriquation, ces douleurs, ces restrictions ? Est ce tout cela de ma faute ? Puis apparaît la culpabilité ou la colère avec là haut: si tout cela m'arrive, je ne dois pas mérité ou être digne de, j'en veux à là haut, c'est pas du tout ce que voulais, où est l'unité et l'amour que je suis?? Et je vais lutter, lutter contre tout ce qui m'arrive, tout ce qui arrive.
Les sagesses ancestrale avaient raison, ne rien rejeter. Mais ne pas non plus prendre les choses personnellement. Observer cela se faire. Être conscient que ceci ne nous définit pas intrinsèquement. Tu les fais tien pour un court voyage seulement.
Ce sont des générations entières qui essaient de se libérer, les blessures de ton histoire de vie ont seulement réactivé des blessures plus anciennes latentes prêtes à se réveiller, tu es venu ici comme une nouvelle tentative de les libérer, de les réexperimenter, de trouver une nouvelle issue. Et peut-être recréer d'autres nœuds alors que certains se dénoueront.
Et finalement notre âme, ou fenêtre de conscience, serait là pour nous y aider si nous sommes en contact avec elle, elle qui a et connaît le schéma d'ensemble. Elle nous montrerait la voix/voie dans ses élans inopinés qui traversent notre cœur ou qui viennent de nos tripes au delà de la raison.
Si nous ne nous prenons pas pour notre histoire, notre personnage, tout ce qui bouge en permanence (sensations, émotions, pensées) , si nous savons que nous l'empruntons dans une fenêtre temporelle, si nous savons qu'au fond cela ne nous définit pas, il y a l'élan et ce continuum de vie qui va vers sa propre libération, auquel nous avons l'honneur de participer.
J'agis et je me vois agir. Je suis dans la relation, et je vois le jeu de la relation se faire. Je dis ceci et je réagis comme cela, et je me demande après coup pourquoi. Ce n'est pas ce que j'aurais voulu faire ! Une intelligence incroyable au delà de notre personnage nous guide et provoque ceci et cela, souvent inconsciemment, et nous croyons que c'est nous. A un moment, ça se détache et ça voit se faire. Il y a ce qui observe ce qui se fait à travers soi ! Quelle humilité de pouvoir observer cette intelligence agissante en conscience ! Elle qui sait ce qui est nécessaire d'engendrer même si, de prime abord, ça fait mal. Ça se guérit, au delà de nous, si nous l'acceptons et ne bloquons pas cet élan. Si nous ne luttons pas contre l'élan et ses conséquences.
C'est extrêmement difficile à décrire ce double regard, se faire dans le non faire, cette action dans le non vouloir. Cet élan qui peut être rude et blessé de toute part notre personnage. En même temps que de "savoir" au plus profond de soi qu'il devait en être ainsi, qu'il ne pouvait y avoir d'autres solutions sur le moment. Et que la part agissante pour guérir la matière est porteur d'un amour incommensurable, au delà de tout conception humaine.
Je remercie infiniment de pouvoir "voir" cela, au delà de sa difficile qui met à l'épreuve mon humanité. Je comprends la lucidité, la vérité, l'humilité, ce chemin est brute et parfois très rude bien loin du "bien-être" dont on parle tant sur le chemin de la spiritualité. Se confronter à la matière et ses blessures, être témoin des nœuds qui se dénouent sans en entraver le chemin, c'est ça pour moi s'incarner.
Ce processus est cependant porteur d'un cadeau de félicité incroyable: se rendre compte que l'essentiel de ce que je suis ne sera jamais touché dans ce processus, constater la joie de ce jeu et son entière perfection dans le dévoilement de l'amour, dans la matière !!!
PS1: ne me croyez pas schizophrène, c'est très apaisé au dedans et ça se sent guidé dans cette vérité.
PS2: je suis consciente que cela peut paraître déroutant à celui qui n'en pas fait l'expérience. Mon souhait est de contribuer à ce que peut-être certaine personne se reconnaisse sur ce chemin de vérité et puisse se sentir alors en reliance