Libération émotionnelle et corporelle à partir de l'exemple d'un chat
Je le vois à chaque fois quand je mets sa pipette anti-puces à Bigoudine, et à chaque fois c'est fascinant: elle est complètement figée entre mes mains, son corps est contracté comme rétréci, il n'y a pas un poil qui bouge. Au moment où je desserre les doigts, son corps reprend sa forme et son volume, se défige, et Bigoudine part en trombe. S'en suit une série de sauts électriques dans le jardin, les quatres pattes en l'air, les griffes écartées. Une fois le jardin quadrillé, 10 min après elle revient comme si rien ne s'était passée, elle a tout oublié!!
Lors d'un stress, notre néocortex se débranche et laisse les commandes au cerveau limbique et reptilien. Nos facultés de raisonnement ne sont plus accessibles. Nous sommes alors sous l'emprise de nos émotions, celles du passé, nous sommes en mode survie, en mode automatique. Au niveau du corps, cela entraîne la réaction physiologique de lutte/fuite via le système nerveux orthosympathique. Le sang va être rapatrié en priorité vers les membres supérieurs (lutte) ou inférieurs (fuite). Si la lutte ou la fuite sont impossibles, le système nerveux parasympathique va prendre le relais via le nerf vague. Non pas via sa branche ventrale, responsable de l'état de bien-etre et de détente, mais via sa branche dorsale, la plus ancienne, reliée directement au cerveau reptilien, en lien avec la survie. Non myélinisée, cette branche va engendrer des sensations de resserrement, de rétrécissement, d'oppression. La sang va se retirer des membres vers le centre, l'énergie est rapatrié dans un mouvement centripète. On assiste alors au phénomène d'inhibition, aussi appelé sidération. Les muscles vont se figer totalement via les fascias.
Une énergie considérable (type vasques communiquantes) est alors mobilisée. Toute cette énergie, si elle ne peut pas être évacuée ou redistribuée, restera comme figée dans nos fascias, nos viscères, nos muscles. Je parle des fascias en premier lieu car ils sont présents partout, autour des muscles, des organes, des os; et vont capter l'information en premier du fait de leur riche innervation nerveuse et sanguine, de leur structure (fibres de collagène agissant telles des semi-conducteurs, spéciale dédicace aux plus physiciens d'entre vous qui me lisent 😉 ).
L'homme a perdu cette capacité de défigement naturel, cette capacité de résilience face à un stress. Car pour le cerveau humain, s'abandonner à cet état d'inhibition pour se défiger est synonyme de mort. Et lui ne veut pas mourir! Il conserve alors cet état, jusqu'à ce qu'un autre évènement similaire se reproduise.
Notre société nous met en permanence face à des situations vécues comme stressantes. Alors au fil des années, lorsque le schéma se répète de multiple fois, les fascias perdent leur capacité à se décontracter/se désinhiber, l'énergie est bloquée. Notre corps se durcit, devient douloureux, le mouvement se fait dans des amplitudes plus limitées. L'âge dit on. Notre vision est également rétrécie, nos comportements sont pré-programmés. Peurs, sensations d'étouffement, sensations d'angoisse, le manque de temps parfois nous envahissent. Nous sommes difficilement sereins. On parle de cuirasses car cela finit par faire comme une armure, coupé de ses émotions, de ses sensations corporelles.
Une seule solution: libérer l'énergie accumulée; rééquilibrer l'énergie dans le corps; diminuer la charge émotionnelle négative liée à la perception des évènements passés vécus comme dangereux; apprendre à se défiger, à s'abandonner aux sensations du corps; retrouver la connection à son corps, et à soi-même; se libérer des tensions accumulées par le passé et inutiles à présent, pour plus de fluidité, pour laisser le flux de la vie nous traverser et la laisser agir pour notre plus grand bien, avec sérénité.
La méthode PEACE, thérapie neuro-sensorielle, permet exactement cela.
Alternative: prendre des cours avec son chat 😉
« J’ai vécu avec plusieurs maîtres Zen, tous des chats. » comme disait Eckhart Tolle