Maîtres ET élèves de la vie
L'autre est notre reflet et nous permet constamment de nous révéler à nous même.
Tous ceux qui entrent dans notre vie peuvent être révélateurs de nos blessures et embûches insconcientes, mais aussi de nos dons et talents cachés. Ils nous permettent, en mettant souvent involontairement les doigts dessus, de conscientiser, d'apaiser et de dépasser nos parties d'ombre ou de lumière. Ceci est d'autant plus poussé lorsqu'il s'agit de partenaires intimes.
C'est pour cela que généralement, passé la phase fusionnelle d'amour passion, la vie de couple devient plus difficile, parfois bancale, jusqu'à l'extrême: insupportable. Alors, il faut accepter de jouer, arriver à plonger à l'intérieur de soi et regarder nos blessures et parts cachées. Ce n'est pas simple, parfois pénible si les blessures sont profondes et ancrées. C'est aussi une attention de tous les jours, un équilibre fragile, une intimité de plus en plus poussée qu'il faut accepter. Un couple se délite quand l'un des deux n'a pas accepté ce jeu (bien sûr je ne parle pas des pervers narcissiques ou autres violents. Quoi que là encore il faudrait se poser la question de ce qui nous amène à ce genre de relation).
Une fois cette phase acceptée et dépassée, la relation est profonde et bien réelle, elle ne vacille plus si facilement, les deux sont libres et le respect est mutuel.
Et quand bien même la rupture a lieu, la question de l'expérience se pose alors: qu'ai je appris? Que faut il retenir de cette relation? Comment puis je faire autrement dans le futur? En quoi ai je grandi?
Si on étend l'exemple du couple à toutes les relations et à toutes les situations de vie, on se rend compte qu'il s'agit d'un même processus: la vie nous renvoie en permanence de quoi mettre en lumière et soigner nos blessures les plus profondes. En ce sens il n'y a plus d'échec ou de mauvaises expériences mais que des possibilités d'aller plus loin dans la connaissance de soi et du monde. La vie est notre plus grand maître, les autres, surtout les plus proches, le sont aussi. Nous sommes tous à la fois élèves et maîtres de la vie. La vie est un parcours d'expérimentation et d'évolution et nous donne à chaque occasion/rencontre la possibilité de nous rencontrer nous même. Que me dis je à moi même via l'autre?via cette expérience? A chacun qui veut bien se poser la question du pourquoi. Pourquoi cette expérience négative ou positive, pourquoi cette rencontre infortunée ou joyeuse? Quand on prend conscience de cela, tout devient magie et amour; et on se rend compte du formidable jeu de la vie.
Voici un exemple clair bien que simplifié, extrait d'un post d'Emilie soin et guérisson :
"Je suis mal à l'aise lorsque l'on me fait un cadeau.
- Pourquoi ?
Parce que je ne sais pas recevoir.
- Pourquoi ?
Parce que je ne pense pas mériter, je ne me sens pas digne.
- Pourquoi ?
Parce que je pense ne pas avoir reçu assez d'amour quand j'en avais besoin.
- Pourquoi ?
Parce que j'ai été écarté, mis de côté durant mon enfance.
- Pourquoi ?
Parce que quand j'étais petit mes parents m'ont un peu délaissés lorsque mon petit frère est né. Dès lors, je me suis construit sur cette croyance que je ne suis pas digne d'être aimé par mes parents, de recevoir de l'amour. Ce n'est peut-être pas la réalité mais c'est ce que j'ai ressenti dans mon cœur d'enfant. Comme je n'ai pas su mettre de mots sur mes maux, cette blessure de l'abandon s'est ancrée en moi, et, aujourd'hui, mon regard d'adulte est faussé. Le ruisseau est la gène de recevoir, la source est la blessure de l'abandon."
Un autre exemple :
"Cela m'insupporte lorsque l'on me dicte comment élever mes enfants.
- Pourquoi ?
Car je n'ai de conseils à recevoir de personne.
- Pourquoi ?
Parce que je me suis faite toute seule.
- Pourquoi ?
Parce que mes parents étaient physiquement/émotionnellement absents.
On note dans cet exemple une colère encore présente, bien que très lointaine. Colère qui résulte de ce sentiment d'absence d'un ou des parents. La source est la blessure d'insécurité.
Chaque blessure donne naissance à une multitude de réactions différentes. Reprenons le dernier exemple, mais en changeant l'émotion ressentie :
J'ai honte lorsque l'on me dicte comment élever mes enfants.
- Pourquoi ?
Parce que cela me donne l'impression d'être incompétente.
- Pourquoi ?
Car je n'ai pas confiance en moi.
- Pourquoi ?
Parce que ma grande sœur me rabaissait tout le temps lorsque nous étions petites.
- Pourquoi ?
Parce qu'elle ne m'aimait pas.
- Pourquoi ?
Car elle a du tout partager avec moi quand je suis née : jouets, chambre, parents...
La source de ce sentiment de honte qui m'habite aujourd'hui provient donc de ma petite enfance, période durant laquelle ma sœur semblait me détester et me rabaissait. La blessure est celle de la dévalorisation."
En revanche, si on n'accepte pas ce jeu de mise en lumière, cet apprentissage bienveillant de la vie, alors... Et bien c'est reparti pour un tour! On répète la leçon.
La kinésiologie peut faire partie de ce processus de conscientisation et de mise en lumière. Une crise/une impasse/une expérience négative n'est pas forcément une mauvaise chose mais une occasion de progresser vers soi-même et vers l'autre.