Pure présence et figure d'attachement
On se sent souvent démuni face aux décharges émotionnelles de son enfant. Il faut savoir qu'un tout petit qui a traversé différentes épreuves dans sa journée - être sage, rester tranquille à l'école, les remarques des autres élèves parfois blessantes, la discipline inhérente au groupe - a besoin de décompresser. C'est une chose qu'il peut faire lorsqu'il se sent en sécurité, de retour avec sa figure d'attachement.
Avec cette compréhension, on peut voir cela comme un privilège et accueillir l'enfant dans sa détresse émotionnelle, sans le prendre personnellement, sans douter de soi (ai je fait quelque chose de mal ?), sans y voir un défi et donc sans prise de pouvoir ou d'ascendant.
Être cette pure présence silencieuse qui écoute et accueille tout. Qui laisse vivre ce qui est, là, présent, sans mettre de mot coupants, amoindrissants, niants ce qui se passe réellement pour l'enfant à cet instant. Être là totalement, être cette présence observante, ce point d'amarre, ce phare éclairant dans la tempête, ce refuge dans la forêt, cette base constante. Ouvrir les bras pour qu'il tombe et puisse se relever. Englober sans entraver. Enlacer sans enfreindre la liberté. Être en amour quoi qu'il arrive. Tu es là pour moi quoi qu'il arrive.
C'est également comme cela que l'on peut accueillir son enfant intérieur en détresse, qui voudrait parfois taper, crier, pleurer son injustice, son rejet, sa trahison, son abandon, son humiliation. Et qui n'a pas pu recevoir cet accueil bienveillant.
Être cette présence pour soi-m'aime.
Coline Cornefert