Le jour où j'ai vraiment compris ce que signifiait "s'accepter tel que l'on est"
M'accepter tel que je suis était encore difficile pour moi, jusqu'à peu. Je n'arrivais pas à comprendre cette affirmation. Comment accepter ces choses en moi qui me font tant souffrir ?! Ces insomnies qui m'empêchent de dormir, ces peurs qui me pétrifient, cette timidité qui m'isole, ces épaules recourbées qui m'amochent ? Non de non, il faut faire disparaître tout cela ! Ce n'est pas acceptable! Ca me prive, ça me bloque, ça m'handicape de tellement!
Alors je suis partie en guerre, à la chasse à tous les moyens d'éradiquer ces choses de moi. Mais je ne savais pas à ce moment là que j'étais partie en guerre contre moi-même et que rien n'allait changer.
Car, ces choses qui me font tant souffrir ne sont rien d'autres que moi, surtout et avant tout. Ces choses dont je voudrais me débarrasser sont des parts de moi blessées. Ces choses que je déteste et qui me retiennent sont des mécanismes de survie que j'ai mis en place;
qui, à une époque, me semblaient être les meilleures réponses /options;
qui m'ont peut-être même sauvées la vie!
du moins permis de continuer sans trop souffrir
à avancer
à une époque
à une époque qui n'a plus lieu d'être.
Ces parties sont des parts de moi, je ne peux donc m'en débarrasser sans me débarrasser de moi-même.
La vérité était tombée.
Ou alors je ne pourrais plus être entière, je devrais partir un petit peu en dehors de moi pour m'éloigner d'elles, je serais en partie à l'extérieur. Et je chercherais vers cet extérieur pour compenser ces parties de moi que je ne veux accepter, qui seront restées là dans mon corps que je n'habiterais plus vraiment?
Je ne suis plus totalement avec moi-même. Bancale, je ne me sens plus en sécurité. Et ces parties frappent: nous sommes là ; cherchent à se retrouver.
Mais moi je n'en veux pas, je bloque, je résiste.
Et le mal-être dure, perdure, sans issu.
Ces parties blessées ont véritablement besoin d'être accueillies, réconfortées, embrassées: je vous entends, je vous vois, vous faites parties de moi et vous avez besoin d'amour car ce que vous êtes a été rejeté.
Alors je décide de faire entrer ses parties en moi.
Ou plutôt de revenir dans mon corps entièrement. Et je les considère comme moi totalement: vous êtes moi!
Je comprends qu'elles ne doivent pas partir , que je ne dois pas partir, si je veux rester en cohérence et en sécurité. Je dois les regarder avec des yeux encore plus grands, avec un amour encore plus fort que mes parties admirables.
Ma souffrance n'était qu'un deuil, j'étais en deuil avec plusieurs parties de moi.
Non, je ne dois pas me battre, mais les regarder droit dans les yeux, et accepter, tout accepter. Recoller les morceaux, redevenir entière pour ne plus avoir besoin de combler avec l'extérieur. Accepter, j'avais enfin compris dans mon corps qu'il fallait tout accepter, même les parties moches, sales et honteuses.
Une fois les morceaux collés, il n'y a même plus besoin de changer quoi que ce soit, puisqu'elles cognaient pour être considérées. Ce qui est fait. Alors je comprends, je comprends que leur raison d'être n'était que de l'amour pour moi-même. Énormément d'amour ! Elles m'avaient protégé, à un moment donné, et voulaient à présent revenir à l'unité. Et c'en est devenu beau, tellement beau, à émouvoir aux larmes. Il n'y avait plus rien à changer. Tout était guéri dans l'unité retrouvée.
Bien sûr, il est parfois nécessaire de se faire accompagner pour trouver les clés, car elles peuvent être profondes et enfouies dans notre histoire, dans l'histoire de notre corps;
pour comprendre quand le lien ne se fait pas;
pour débroussailler et mettre en lumière un chemin ou un comportement qui n'est pas conscient.
Se faire aider sans pour autant changer dans le sens mettre de côté ou laisser. Mais pour englober, embrasser.
La guérison se fait par soi-même avec soi-même, l'autre n'est qu'un guide à nos côtés.
Elle se réalise alors quand toutes nos parties sont apaisées et recollés.
Et le changement suivra, inévitablement.
Derrière tout cela, il n'y a finalement que l'amour, c'est un processus d'amour ❤️