Accepter l'insécurité
Accepter de ne plus être dans le contrôle. Dès que je contrôle je fige. Si ça se passe comme ça, alors ça se passera bien. Ce "comme ça" à quoi fait il référence ? À mes expériences passées, à un connu figé, à une infime parcelle de l'immensité des possibles correspondants à 0.0001% de ce qui peut effectivement se passer? Comment savoir que cette fois ci, ce sera encore le même possible prévu pour moi ? Pourquoi restreindre d'emblée ma réalité ?
Et de fait, partir en guerre contre l'instant qui ne correspond plus à mon passé.
Pour accéder à tous les champs des possibles, à l'inattendu, l'imprévisible, le surprenant au delà de toute attente, pour accéder à ce que la vie a de meilleur pour moi hors du champ de l'expérience mentale anticipante, pour enfin réagir, percevoir, recevoir différemment face à quelqu'un, un événement, une situation, il faut accepter l'insécurité de chaque seconde, de chaque minute. Et la suivante. Dès que je me mets en "sécurité" c'est selon un passé connu et figé qui m'empêche de m'ouvrir au merveilleux, au 99,999 autres pourcent disponible dans le possible informationnel. Lâcher le contrôle signifie aussi accepter l'insécurité, accepter de tout perdre à chaque instant pour aller vers un quelque part, vers un autre, vers un changement inattendu, vers ce que la vie a prévu pour moi et pouvoir ainsi m'en émerveiller de la joie pure d'un nouveau né qui découvre le monde.
Chaque instant est changeant, mouvement, tout peut disparaître à chaque instant. Sauf cet espace d'immobilité à l'intérieur de moi, qui n'est jamais né, indestructible, témoin de toute manifestation. Cet être qui fait l'expérience du jeu (je) de l'incarnation dans la matrice de la vie. Accepter que tout se crée, se recrée en permanence, fluctuant.
Surfer sur ce flux c'est surfer sur la joie de l'être incarné dans un jeu d'amour absolu de l'instant que se crée.
Chaque instant, comme un endroit où je ne suis jamais aller.