L'amour cru
Ce qui se présente à moi de l'extérieur n'est que le reflet de ce qui se passe pour moi à l'intérieur.
J'en ai à présent la profonde conviction.
Avant, j'accusais le monde, la société, mes patrons, mes collègues. L'extérieur.
Puis je me suis mise à mon compte, sans patron, sans collègues, sans contraintes extérieures.
Et je me suis rendue compte que la tyrannie du temps, de la compétition, du perfectionnisme, de la rigueur était toujours là. Je me suis rendue compte que j'étais mon propre faiseur d'ordre, mon propre bourreau, le plus puissant.
Quand on enlève tous les masques, toutes les histoires, tous les prétextes, toutes les excuses extérieures; quand on se retrouve confronté à soi même, en face de sa personne construite; avec devant les yeux ses programmes, ses schémas, ses croyances limitantes, ses sabotages. Il n'y a plus d'excuses, il n'a plus de "quand l'autre, l'extérieur, le moment, la circonstance, etc. sera..."
Face à ce qui est, face à la vérité qui saute à mes yeux, force est de constater que oui, c'est bien ce que je suis - toutes mes figments face à l'amour capté par la conscience - qui crée cela; me le présente à nouveau comme un cadeau pour que je puisse enfin le revivre dans l'amour; et dont j'en retarde inexorablement le retour, encore une fois, à chaque fois...
A force dépouillement, je me suis retrouvée nue à moi-même. Plus d'hypocrisie, je fais face à ma propre farce, à mon propre personnage, à mon mensonge.
Entre jeu de la conscience et parcours initiatique, j'accepte cela de tout mon cœur et je choisie de regarder l'instant autrement, de revenir à l'origine qui l'a créé et de constater ce qui a toujours été. Comme un éloignement pour mieux se retrouver. Je m'en éloigne pour y retourner et faire l'expérience de cet amour cru. Le jeu étant de déblayer ce que empêchent de voir, de se voir. De faire taire le bruit dans le corps qui crie et retrouver ce silence de bébé, ce que nous avons toujours été.
Je me vois et constate ma nature. Cet élan d'amour qui crée pour mieux se connaître, dans une infinie de facette colorée de toutes les émotions et conditions de la vie. Le doux voile de la réalité à lever. Cette joie douloureuse parfois de se découvrir. La rencontre avec la puissance de création de la conscience. La réalité que je crée et qui est créée par la conscience pure qui se vit.