Ne rien attendre pour tout recevoir
Si on s'attendait... à rien?
Si au lieu de s'attendre au pire on s'attendait au meilleur dit on souvent.
Et si, plutôt, on choisissait de s'attendre à rien du tout ? Si, on laissait la vie s'écouler et nous proposer d'elle-même ? Si on en faisait l'expérience, directe ? Si, la souffrance, c'était justement ce verbe, attendre ?
La vie comme une grande salle d'attente. C'est étroit, c'est agité, c'est en surcie. Il ne faut surtout pas de, il faut surtout que. C'est marcher sur un fil, ne voir qu'une ligne alors qu'il y en a des milliers.
Ah il y a ça, c'est cool. Oh et puis ça si j'essayais ? Je ferais bien ça aujourd'hui, et pourquoi pas ? Comme des boutons, la vie appuie sur certains, et hop on découvert un trésor. Parfois un peu caché, parfois dans l'obscurité, parfois en train de se révéler. Mais toujours juste, véritable, parfait pour moi, pour l'expérience de Soi. Parfait dans le cheminement, dans la liberté de l'inconnu du dévoilement, dans l'émerveillement de l'instant et du suivant, avec ses embûches et les trouvailles au sein de ces mêmes embûches. La vie, le meilleur des maîtres qui sait exactement où aller, qui rencontrer, où se situe la possibilité de se re-connaître, elle qui ne se trompent jamais. Même si ça fait mal, même si c'est inconfortable, même si, d'apparence, c'est le "mauvais" choix.
Des milliers de choses totalement inconscientes interagissent en nous et autour de nous en permanence, a t on vraiment tous ces paramètres en tête pour faire un choix en toute liberté ? Bien sûr que non, nous sommes limités. Comment faire un choix véritablement libre dans une condensation si forte, qui ne perçoit que 0.1% de la réalité ? Ce n'est pas possible, nous ne savons pas, nous ne pouvons que faire confiance et accepter, accepter que quelque chose de plus grand sait, omnipotent, omnipresent, omniscient, la vie, en nous et autour de nous. Et que ce qui m'arrive est toujours pour mon plus grand bien et le plus grand bien de tous. Même si je le vois pas, même si je ne le conçois pas. Même si le mental est dérouté, perd pied.
Une foi absolue en l'instant qui se présente à moi, et le regard de l'enfant qui dit et pourquoi pas, je sais pas, on y va ?
Je n'attends plus, cela est au delà, en un amour où rien n'est à ajouter.
Coline Cornefert