La bénédiction cachée
Récemment, un client (que nous nommerons T.) m'a avoué que son cancer était un cadeau, qu'il lui avait permis d'oser comme jamais il ne se l'était autorisé et de prendre sa place véritablement...
Le temps d'une vie, il y a comme quelque chose qui nous éloigne de notre nature originelle puis un retour qui se fait, ça crée un cercle, un cercle sacré.
La naissance nous en sépare brutalement, la vie contribue de plus en plus à creuser cet écart des années, des décennies durant. Puis un jour survient un switch ; un événement, un point de rupture, un trop plein, un pas assez, souvent douloureux, écorchant, déroutant (choc émotionnel, burn out, maladie, deuil, etc.) ; et c'est à cet instant que commence le chemin des retrouvailles. Il se poursuit jusqu'à notre mort, comme pour s'en rapprocher le plus paisiblement possible.
Ce switch va invariablement avec vulnérabilité. C'est la fissure dans les masques, les rôles, les barrières, les croyances, tout ce que l'on a érigé autour du cœur depuis notre venue au monde pour survivre à la séparation initiale, si douloureuse pour notre Être. C'est la fracture dans l'ego, dans le personnage construit et conditionné pour coûte que coûte continuer, avec bravoure avancer. C'est la faille dans un système figé qui ne peut plus s'adapter, le cri de l'âme qui étouffe dans une structure sclérosée.
Mais ceci est avant tout une question de point de vue. La vulnérabilité est la perception de l'armure, de ce personnage inventé. En vrai, pour peu qu'on l'accepte, c'est la porte d'entrée à notre nature amour, la muraille qui vacille est le début du retour.
Une bénédiction pour ce que nous sommes, une délivrance pour l'Être. Comme naître à nouveau, mais cette fois ci en conscience, comme une entrée sur scène soudaine sous les projecteurs, un abandon vertigineux à l'exploration de la Vie.
Et c'est ainsi que le cancer de T. lui sauva littéralement la Vie !