Avec la maîtresse, c'est une bataille quotidienne pour le canaliser : ne touche pas le visage des autres, ne saute pas sur les autres, ne pousse pas de cris, ne cours pas, etc. Et on répète, répète, répète, il cherche en permanence à dépasser la limite.

Et en sport, révélation : le prof pose une phrase, claire, univoque, fermement avec une voix bien grave. Et là plus rien, il n'essaie même pas de récidiver une seule fois !

J'observe ça et je me dis c'est incroyable, pourquoi avec nous il se permet constamment de remettre en cause les limites qu'on lui donne et pas avec le prof de sport ?

Et effectivement, je le sens bien pour moi intérieurement. Quand je pose une limite, une fraction de seconde après je peux la remettre en cause, et si ça s'était mieux après tout ? Je le remarque c'est comme une adaptation subtile à l'instant, un jeu fin avec l'environnement, comme de l'eau qui épouse à la perfection son milieu en s'écoulant. Entre les rochers, la faune, la flore. Je ressens cela chez les femmes, cette adaptation et cette remise en cause permanente, des frontière qui n'en sont pas vraiment. Et dans certaines situations, cela a ses avantages, ô combien de nombreux.

Alors que chez les hommes, de ce que je vois et ressens (si certains hommes veulent faire un retour, n'hésite pas à me dire ce qui se passe pour vous dans ces cas là), la limite posée est beaucoup plus ferme. Oui elle pourra être remise en question mais pas immédiatement, il y a quelque chose de beaucoup plus tranchant.

L'adaptation si elle a lieu se fera dans un second temps. Cela crée quelque chose de plus directif. Ce n'est pas un avantage tout le temps mais, je dois dire, ça l'est réellement avec le petit bonhomme que j'accompagne.

Dans ce monde, tout ne peut pas être souple comme tout ne peut pas être rigide, il faut des 2. Comme dans les 5 éléments en médecine chinoise, il y a l'eau qui symbolise les émotions, la fluidité, l'adaptabilité, et le métal qui tranche, pose ses limites, suit une direction. Si l'un ou l'autre est en excès ou en vide d'énergie, c'est tout le système qui devient déséquilibré.

C'est là que je constate la complémentarité entre les hommes et les femmes, et ce que chacun peut apprendre de l'autre. Que je constate que tout est complémentaire sur terre.

Chez les enfants, c'est pareil. Ils ont besoin de cette écoute sensible et fine, comme ils ont besoin d'un cadre qui ne bouge pas tout le temps.

Et finalement, il ne s'agit pas tant de genre, que de complétude intérieure entre le masculin et le féminin, en chacun.

Coline