Follower de la vie

Follower de la vie

Follower de la vie

... parallèle entre danse en couple et la vie

En danse en couple, il y a toujours un leader (souvent l'homme bien que de plus en plus de femmes s'y mettent) et un follower; celui qui est guidé. Le genre ici n'a aucune espèce d'importance puisqu'il s'agit d'archétypes, masculin et féminin, dont je vais vous parler. Que nous soyons une femme ou un homme, nous les avons tous deux en nous. Donc pas d'amalgame sur l'aspect genré et leur rôle attribué par la société.

Je souhaite à tout un chacun de jouer un jour le rôle de follower, de celui qui est guidé. Parce que notre société laisse beaucoup trop de place, voir exclusivement, au rôle du leader. Nous sommes devenus tous, femme comme homme, des leader né. Celui qui contrôle, qui passe à l'action, qui réagit, se bat, combat, qui veut des résultats, une image, construire une personne. Etre follower dans la vie n'a pas la panacée: paresseux, sans courage, pleutre, mou, indéci, etc. Sans parler des nombreux adjectifs misogynes renvoyant à cet archétype du féminin délaissé (mauviette, femmelette et j'en passe).

Ces clichés associés au principe du feminin ont la peau dure, les amalges sont encore bien présents. Il ne s'agit pas de se laisser aller et de ne plus rien faire. Il s'agit de s'abandonner à l'instant qui est, de l'accepter totalement, pour qu'ensuite une action émerge.
Il ne s'agit pas de plus de ne plus rien entreprendre, mais de savoir lacher et se réorienter quand les portes se ferment.
C'est une mélange subtile faisant intervenir les deux principes, l'action et le lacher prise, se laisser suffisamment porter par la vie sans l'entraver.

Le principe du féminin est pourtant rejeté par la société, encore maintenant. Car oui nous sommes sensés avoir un plan, avoir une vie, être des leader de la vie! Depuis des siècles la société fonctionne ainsi.

Et s'il en était tout autrement? Et si nous nous méprenions totalement?

Reprenons notre parallèle avec la danse en couple. Moi-même follower en danse, cela m'a donné un grand enseigement. Imaginons la chose suivante: le follower, comme chacun d'entre nous dans sa vie (danse la vie?); le leader, comme la vie en action qui crée l'instant devant nous. Et je dois dire que le seul prérequis nécessaire au follower pour vivre sa vie est ce principe du féminin: être dans l'accueil, l'abandon et l'adaptabilité totale à ce qui est (l'injonction du leader, i:e. de la vie). Vous me direz c'est évident, c'est le rôle du follower. Mais cela a été une réelle prise de conscience pour moi, que s'abandonner et accueillir totalement le guidage du leader (la vie) est la seule chose nécessaire pour obtenir une harmonie, un unisson, et laisser place à la symphonie de la rencontre (avec soi, avec l'autre, avec notre vie). Car chaque leader (situation de vie) est différent, l'adaptabilité et la réceptivité du côté du follower doivent être constantes. On peut très bien arriver à danser avec un leader (une situation de vie, une personne particulière) et pas avec un autre selon nos résistances et ce qui se joue dans la rencontre. Moi qui avais tendance à vouloir guider au début (leader de ma vie!), j'ai compris que le plus surprenant est de s'abandonner au principe du masculin ( la vie, ou ce qui est, ce qui se crée dans l'instant), tout en gardant une forme (loin d'être mou ou de lâcher les bras, au contraire), sa forme propre qui, aussi paradoxal que cela puisse paraître, donne une possibilité d'expression d'autant plus grande que l'abandon au guidage du leader (au courant de la vie, à la vie) est grand. Plus je m'abandonne à la vie, plus je m'exprime librement!! Et ce avec n'importe quel leader (situation de vie, personne particulière), même ceux qui dansent mal (situations moins agréables, personnes avec lesquelles nous sommes moins à l'aise).

Et si en plus on connaît bien les pas (dépouillement de toutes les cuirrasses qui couvre ma personne), il est à chaque fois surprenant de constater que le corps réagit toujours une fraction de seconde avant la tête, surtout quand c'est très rapide (que la vie s'accélère, que l'on vieillit): le corps effectue le mouvement et la tête dit "ah c'était tel mouvement" avec quelque seconde de retard. Et c'est fascinant, c'est comme être dansé par la vie. Quand le leader et le follower ont cette même écoute (soi en adéquation totale avec le courant de la vie), c'est comme un language de corps à corps (la vie qui nous vit) où la partie mentale, consciente (l'égo) n'a plus que le rôle d'observateur (j'observe la vie en moi).

Cette expérience est très bien résumée par Eckart Tolle:

"Le secret de l'art de vivre, le secret du succès et du bonheur se résume à cinq mots: Faire un avec la vie. Faire un avec la vie, c'est faire un avec le moment présent. À ce moment-là, vous réalisez que ce n'est pas vous qui vivez votre vie, mais la vie qui vous vit. La vie est le danseur et vous la danse."

Alors osons être aussi follower de nos vies.

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