Libre arbitre vs. liberté

Libre arbitre vs. liberté

libre arbitre vs. liberté2

Une prise de conscience que j'ai expérimentée il y a maintenant 4 ans.

A cette époque j'avais fait le choix (libre arbitre) de me reconvertir et d'entreprendre une formation pour devenir naturopathe. Je m'étais donc mise à la recherche d'écoles: épluché et comparé les sites, sélectionné matières et points forts. J'avais des arguments plein la tête, persuadée que tout était clair et décidé pour mon avenir, un avenir certain.
Seulement voilà, premier contact retenu: plus de place, il me faut attendre un an. Deuxième: idem, un an et sûr de rien car il y a déjà une liste d'attente longue comme un bras. Troisième: trop tard pour cette année...
Mes certitudes s'écroulaient , mon plan d'avenir aussi, ce n'était pas possible, j'avais pourtant choisi! Que faire?

Retourner vers mon ancien job? Hors de question après tout ce cheminement! Attendre un an ? Pas possible cela fait déjà 2 ans que je suis en recherche! Me mettre sur liste d'attente? Déjà fait. Je ruminais, mon plan si bien ficellé tombait à l'eau.
J'aurais bien sûr pu m'entêter, contacter d'autres écoles, me lamenter sur mon sort. J'aurais pu.
Après une brève phase de profonde déception, un matin au contraire j'ai décidé de tout lâcher, non seulement dans ma tête mais aussi dans mon corps: c'est ainsi, je n'ai pas de place, laissons la porte ouverte, peut-être quelque chose se manifestera. Et je n'ai rien cherché ou imaginé d'autre.
Je me suis abandonnée totalement à ce qui était.

Et là surprise. Quelques jours après cet abandon, je reçois un email de ma mère me parlant de la kinésiologie(merci à elle), avec en attache le lien d'une école de formation. Je clique, et là cela résonne fortement, et c'est l'engouement général. Je n'ai jamais entendu parler de Kinésiologie jusque là, pas un mot, je n'ai jamais reçu aucune séance et je m'inscrire au premier stage de la prochaine session, sans savoir réellement ce qui m'attendait. Un mois plus tard, j'avais une place et démarrais.

Notre conscience du monde, et donc de notre propre monde, constitue 0,1 % de la réalité qui nous entoure. Les 99,9% de la réalité informationnelle ne nous sont pas accessibles.
Dire dans ces cas là que nous disposons d'un libre arbitre revient à dire que nous mettons de côté les 99,9% inaccessibles, que nous choisissons avec seulement 0,1% de l'information, celle connue par notre mental, ne se réfèrant qu'à notre passé. Donc limité par rapport à l'ensemble disponible dans l'immensité du vide informationnel inconnu: le champs de tous les possibles.

Qui dit libre arbitre, dit choix figé, figé par le prisme de la personne, de sa perception limitante, du champs de ses filtres et freins (issus de son histoire de vie, de ses croyances, de ses peurs, ses blessures, instincts, pulsions, conditionnements). Dans ce cas, la personne induit un déroulement, un sens avec ce qu'elle connait et juge de bon pour elle à un moment donné, un jugement qui la limite à ce qu'elle connaît, ce qui a déjà marché dans le passé, mettant de côté d'emblée l'immensité des possibilités tangibles de la vie.
La liberté signifie ne plus rien projeter du tout et de s'abonner à tout, au grand tout. On ne fixe plus rien par ses choix limitants (0.1%), on s'abonne à plus grand que soi (99, 9%).
Un abondon total et profond à la vie (les 99,9%) et à toutes ses potentialités les plus inimaginables (puisqu'inaccessibles à notre conscience ) est là où se situe la vraie liberté, puisque tout devient possible !

En choisissant la naturopathie, je choisissais selon mon connu et selon ce qui était possible pour moi d'entreprendre avec mes croyances à ce moment là. En m'abandonneant au choix de la vie (lâcher prise face à ma candidature), j' ai laissé venir à moi l'inimaginable (la kinésiologie), ce qui n'était pas de l'ordre du connu et de l'envisageable. Vous m'auriez dit à l'époque que j'allais exercer, entre autre, la Kinésiologie, je vous aurez regardé comme un ovni ne sachant même pas ce que ce mot voulait dire.
En s'abondonnant à elle, la vie vous réserve quelque chose d'encore plus grand que ce que vous pourriez concevoir de plus grand pour vous !

J'ajouterais encore: en s'abonnant totalement à la vie et à ses choix inimaginables on se rend compte que derrière il n'y a que de l'amour. Cet amour "est", il s'agit d'un état qui n'a rien à voir avec la volonté d'en mettre ou d'en créer ou d'en transformer, puisque tout est amour à la base. On ne pouvait seulement pas le voir car la situation était figée dans une direction, dans la direction de notre histoire personnelle (0,1%). En s'abandonnant à l'inimaginable, en réourant d'autres champs de possible, on s'en rend compte simplement. On retrouve donc un état qui était occulté mais bien présent partout tout le temps.

Petite note par rapport au mot "abandon" qui ne signifie pas ne rien faire. Il s'agit en ce qui me concernant d'une toile de fond, et d'une grande humilité face à la vie qui sait mieux que moi, à sa vérité. Et quand quelque chose arrive ou se présente, quand quelque chose ressort de moi, ce n'est pas juste moi avec ma petite personne (0,1%) mais quelque chose d'infiniment plus grand qui agit. J'ai juste besoin de dire oui, à ce qui se présente à moi ou à ce qui s'impulse à travers moi, aux portes qui s'ouvrent, aux choix qui s'imposent à partir d'un état d'être plus que d'un état de faire, d'un élan d'amour plus qu'un élan de peur. A partir de cette question, ce choix est ce de l'amour pour moi ? À partir de l'espace de silence intérieur, où le mental ne peut intervenir, où le vide peut se faire, ce vide contenant toutes informations disponibles, que je peux activer où je peux piocher, l'espace du champ de tous les possibles, où tout est déjà là.

Pour finir, les mots de Gregory Mutombo comme un écho:

"Observant que, dès lors que nous nous mettons à arbitrer – donc à distinguer deux « camps » ou adversaires, à désigner un vainqueur, un perdant, à déterminer la meilleure ou moins mauvaise route -, nous nous enfermons dans un jugement qui est un voile nous cachant la véritable nature des choses, il est à concevoir que l'idée de libre arbitre est intimement associée à celle de séparation. S'il n'y a plus de séparation, il n'y a plus rien à arbitrer. À moins d'estimer que ce que nous appelons « liberté » résiderait dans la capacité de juger, liberté et arbitrage ne peuvent se marier, étant tout simplement inconciliables par essence.
Celui qui juge est celui qui ne voit pas. Celui qui juge est celui qui est emmuré dans son ignorance. Celui qui juge oublie qu'il se juge lui-même. Plus nous voulons disposer de libre arbitre, croyant y percevoir la caractéristique fondamentale de notre liberté, moins nous faisons l'expérience de la vraie liberté.
Alors, certes, nous disposons, en tant qu'êtres incarnés, de cette faculté d'arbitrage. Celle-ci pourrait être définie comme l'aptitude à porter un jugement de valeur sur ce qui vient à soi ou en soi et à en faire découler telle ou telle action, indépendamment de toute influence ou force extérieure. Or, les contradicteurs internes (peurs primales, pulsions, instincts, conditionnements, etc.), fruits de cet acharnement à sans cesse arbitrer les choses, constituent une influence d'une considérable puissance, immensément sous-estimée. Cela signifie donc que le libre arbitre n'est, en réalité, que la possibilité laissée à l'humain de choisir d'oublier ou de nier son essence originelle, sa nature divine. Elle n'est certainement pas celle d'accomplir librement telle action plutôt que telle autre car le mental-ego, instrument de ce supposé choix, est une somme à ce point complexe de dédales, de circonvolutions et de sinuosités qu'il en devient lui-même son propre geôlier.
Le concept de libre arbitre n'a ainsi de sens que pour ceux qui veulent vivre leur vie. Il s'efface pour ceux qui, enfin libres, vivent la Vie."

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