Faire alliance

Faire alliance

faire alliance

(ce texte ne veut pas dire qu'il faut tout accepter, se respecter est essentiel !!)

Il y a quelques temps, j'ai pris conscience d'une chose vis à vis de nos relations. Souvent, nous accusons les autres, leur reprochons telle ou telle action, de ne pas faire ceci, de ne pas dire cela, de ne pas nous écouter assez, de ne pas nous respecter suffisamment, de ne pas nous aimer comme on le voudrait !
Je me suis rendue compte que lorsque que nous reprochons à l'autre quelque chose, cela nous concerne prioritairement.

Ce qu'on reproche à l'autre est valable pour soi, non que l'on fasse à l'autre ce qu'on lui reproche. Non, on se le fait envers soi.

Je m'explique, voici un exemple assez parlant qui me concerne et qui ne peut bien sûr pas être généralisé. J'ai été trompée au cours d'une relation. J'avais reproché sévèrement à cette personne de l'avoir fait, car elle le savait, savait que ça me ferait du mal. Et malgré tout elle le fit. Blessée au plus au point, ce n'était pas réparable, nous nous sommes séparés. Des mois après, j'en ai reçu l'évidente vérité, la compréhension dans toute sa subtilité. Car je me pensais surtout victime. Je me suis rendue compte que je n'arrêtais pas de me tromper moi même, en ne m'écoutant pas, en niant mes propres besoins, en m'ajustant constamment à lui, à ses envies, ses désirs. Par peur, peur de ne pas être aimé, peur d'être rejetée. J'étais en permanence en train de me tromper dans cette relation ! Quelle leçon ! Je n'entendais rien au cri de mon être et par un élan d'amour, la vie me l'a concrètement montré : regarde ma fille comme tu te blesses, comme tu t'étouffes, comme tu te trompes en permanence !! Incroyable !
L'autre agit alors comme un vecteur (inconsciemment) de ce qu'on ne veut pas voir chez soi, et qui nous entrave. Pousser à faire ce que l'on se fait et que l'on n'arrive pas à conscientiser. Comme un miroir porté à l'extérieur de soi.

Bien sûr vice et versa.

Je ne le voyais pas, je ne voulais pas le voir et l'autre me l'a montré, me l'a mis sous le nez en agissant contre ma blessure ! Mais en fait c'était moi qui agissais contre moi même ! J'étais devenu mon propre adversaire !

Alors quoi faire pour que l'autre ne soit plus un révélateur blessant à notre insu ? Commencer par rentrer en contact avec ses ressentis profond et écouter ! Écouter vraiment cet enfant blessé en nous, celui qui exige, qui veut être entendu, reconnu. Aimé. Lui demander ce dont il a besoin, et lui donner. Lui promettre de ne plus jamais l'abandonner. Devenir son propre parent, devenir le parent qu'on a jamais eu, celui qu'on aurait voulu. Faire alliance avec notre enfant intérieur, prendre en charge ses besoins, nos besoins. Pour devenir autonome émotionnellement, unifié dans notre être, et ne plus en reporter la responsabilité sur l'autre, pour que la responsabilité ne revienne plus à l'autre de nous combler.

Ainsi chaque geste vers l'autre, de l'autre, l'un vers l'autre, n'est plus qu'un cadeau, pas un besoin ou une nécessité, pas une exigence ou un vide à combler. Avoir compris cela nécessite de rentrer en contact avec son enfant intérieur, celui qu'on a souvent laissé de côté.

Devenir notre propre figure de référence, devenir adulte réellement. Pour plus de liberté intérieure, pour une relation libérée, libre à deux.

Et pas besoin d'avoir fini le process pour se mettre en relation, en avoir conscience et cheminer à 2, c'est possible. Quand une relation d'amour devient également relation consciente, pour évoluer mutuellement dans le respect, l'écoute, la bienveillance. Une relation d'amour non entachée de nos blessures d'enfant, ou se révélant à la conscience de l'autre. L'autre devient alors un allié, plus un ennemi.

Je fais alors alliance avec moi autant qu'avec l'autre.

Aimer s'apprend et se découvre à 2 dans l'unicité de la relation

(bien sûr il y a des relations qui vont dans le sens de notre blessure et quelque part nous fige, nous maintient dans un certain schéma. Mais de plus en plus je pense que sur la durée cela est sclérosant, renforce notre structure conditionnée. Etouffant notre être, cela implose (mal être, maladie, etc.) ou explose (séparation, tromperie, etc) ...dans le clash ou la privation...)

Coline Cornefert

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